Au cours de la première décennie d'indépendance, théoriciens et hommes politiques s'accordaient dans l'ensemble à reconnaître que les « nouvelles nations » africaines se devaient d'être modernes. [6] La dernière tentative en date est la programmation du référendum sur la nouvelle Constitution un premier novembre (2020), jour du déclenchement de la guerre de libération nationale (1954). Sans doute l’Eurasie continuera-t-elle de représenter pour longtemps le centre du monde et suscitera-t-elle encore les mêmes convoitises de l’Amérique pour ses ressources et les mêmes calculs politiques pour la sauvegarde de l’hégémonie planétaire qu’elle a acquise depuis la fin de la guerre froide. © 2021 Deutsche Welle | Sans parler de l’Afrique du sud, pays développé qui produit chrome, manganèse, platine, vanadium et autres minéraux rares, les anciennes colonies anglaises, françaises, belges espagnoles et portugaises d’Afrique sont fortement pourvues en divers autres minéraux suscitant des convoitises à peine voilées. Angela Merkel, Emmanuel Macron et Giuseppe Conte ont signé ce samedi 18 juillet une déclaration commune dans laquelle ils appellent les puissances étrangères ⦠Les cookies et les profils permettent de vous proposer des publicités plus pertinentes car adaptées à vos centres d’intérêt, et de mesurer l’efficacité des compagnes publicitaires. L'option militaire n'est pas toujours la solution. Dans le mouvement général qui s’est dessiné sous leur aile depuis 2010, un certain nombre de pays qui ont essayé de résister et/ou de perturber les plans préétablis de réorganisation de la carte géopolitique du monde, ont subi de graves dommages, allant jusqu’à hypothéquer leur existence en tant que nations : Afghanistan, Irak, Soudan, Lybie, Syrie, Mali etc. des risques dâinjustice, de conflits, et de violence à lâégard des communautés paysannes, et à terme, à des risques politiques, en raison de la déstabilisation du tissu social qui peut en résulter. C’est eux aussi qui possèdent les armées et les matériel militaires les plus redoutables, accumulés dans un esprit de confrontation que ne retient que la sagesse des populations, éreintées par leur similaire condition. Entretenant des armées nombreuses, hyper-équipées mais néanmoins bien trop faibles pour faire face ensemble ou séparément à d’éventuelles armées coalisées comme ce fut le cas en Lybie, les pays du Maghreb font le jeu des puissances qui les fournissent en matériels militaires pour d’hypothétiques conflits intra-maghrébins qui les maintiendrait pour longtemps en marge des pays émergents. Mais la France, tout comme le Royaume-Uni, est à présent en perte de vitesse devant les autres grandes puissances qui y prennent pied par le biais d’investissements directs (qu’elle n’était pas en mesure de réaliser en dehors des secteurs où elle a des intérêts vitaux comme l’exploitation de l’uranium au Niger et du pétrole au Gabon) ou par le biais de garanties diverses. Les puissances occidentales, et surtout les États-Unis, ont peur de perdre davantage dâinfluence en Afrique au profit de la Chine. Voire ! Auteur de nombreux romans en français et en wolof qui parlent des drames africains tel que le génocide des Tutsis du Rwanda, la trahison des politiques et intellectuels du continent, Boubacar Boris Diop est engagé en faveur dâune littérature en langues africaines. En cliquant sur chaque option, vous pouvez contrôler l'activation ou la désactivation du dépôt des cookies et de la création des profils : le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). [1] Le Grand Echiquier, l’Amérique et le reste du monde, éditions Fayard/Pluriel, 2010, [2] Voir par exemple Josiane Kouagheu, Au Cameroun anglophone, le conflit jette les habitants sur les routes de l’exil, Le Monde, 2 septembre 2019, [3] La politique britannique à l'égard de l'Afrique noire, Études internationales, 1 (4), 102–109. Edward Shils se montrait quant à lui plus catégorique : « Les nouvelles élites africaines », affirmait-il, « aspirent à la mo⦠Pendant ce temps, les pays africains en général et les leaders du G5 Sahel en particulier, demeurent sur le quai. Cette politique de distanciation « bienveillante »comme la qualifie Micheel Lee [4] le pénalise fortement de nos jours où il ne représente plus qu’une puissance de second rang dans le monde derrière l’Allemagne, le Japon et la France principalement. Puis sont venues les guerres dâindépendance, qui sâétalent approximativement de la fin des années 1950, avec lâindépendance du Ghana, au début des années 1990, marquées par la fin de lâapartheid en Afrique du Sud et la chute du mur de Berlin, qui met fin à la guerre froide. C’est péniblement qu’il tente de reprendre la main en Afrique comme nous le verrons plus loin. Il en était déjà ainsi des pays du Proche-Orient comme l’Irak et la Syrie et maintenant des pays d’Afrique comme la Lybie qui connait depuis 2015 un regain de tension entre les grandes puissances et les puissances subalternes telles que l’Egypte et la Turquie. Sur le plan politique, sa critique acerbe de l’OTAN, dont il n’a cessé de dire qu’elle ne servait plus à rien depuis la chute du bloc socialiste et dont il réclamait des pays alliés d’Europe de plus grands efforts contributifs, son refus d’engager l’Amérique dans un conflit avec la Russie en Europe de l’est(Ukraine) et au Proche-Orient (Syrie), sa recherche d’une solution de paix dans la péninsule coréenne etc. Aussi, nombreux sont les analystes africains, à l’exemple de l’auteur précité, qui n’ont de cesse de dénoncer la mainmise de la France sur les finances publiques des pays de la zone CFA même après le passage à l’éco où les obligations de dépôt des réserves de change auprès du Trésor français seront en principe abrogées. Quêtes dâinfluences, approvisionnement en matière premières, sécurité, les motivations sont nombreuses mais les retombées se font attendre. Si la politique africaine du Royaume-Uni repose depuis le milieu des années 1960 sur l’idée d’un retrait progressif et d’un engagement minimum vis-à-vis de ses anciennes colonies, le pays a continué à leur attribuer aide et assistance technique en situation de faiblesse de l’investissement privé britannique dans ces contrées nouvellement indépendantes où l’instabilité politique le dispute aux tensions interethniques et socioéconomiques. Répressions féroces de manifestations pacifiques, interdictions de partis légalement constitués de l’opposition, emprisonnements exécutions de leurs militants ou de simples citoyens en quête de droits sans parler des manipulations systématiques des résultats des élections prétendument pluralistes sont monnaie courante et finissent par soulever une exaspération telle des populations qu’une intervention extérieure paraît justifiée aux yeux des puissances tutélaires qui alimentent en sous-main de pareilles tensions. Lâécrivain sénégalais, Boubacar Boris Diop sâexprime ainsi sur l'influence des puissances étrangères dans les violences intercommunautaires en Afrique. La Russie pour une concurrence civilisée dans la coopération avec l’Afrique, selon Poutine, Le Sénégal veut être davantage souverain après la crise du Covid-19, «Manœuvres étrangères» : l'Algérie dénonce la position américaine sur le Sahara occidental, Congo : la malédiction des mines de Coltan. Le cardinal Dieudonné Nzapalainga lance un appel à lâapaisement et demande aux deux camps de dialoguer. Quoi quâil en soit, une multitude dâaccords bilatéraux entre les États membres de lâUA et des puissances étrangères sous-tendent la diffusion des forces militaires étrangères à travers le continent. Ahcène Amarouche, professeur des Universités, propose une analyse géopolitique de l'Afrique, comme nouveau centre d'enjeux pour les Etats-Unis et d'autres puissances mondiales sur les terrains économique et politique. Formellement plus indépendants de l’ancienne métropole que les pays d’Afrique subsaharienne puisqu’ayant chacun une monnaie censée les préserver des problèmes posés à ces derniers par l’indexations du CFA au franc (maintenant à l’euro), des compagnies nationales spécialisées dans l’exploration et l’exploitation des principales ressources (hydrocarbures et gaz pour l’Algérie et la Lybie, phosphates pour la Tunisie et le Maroc, fer pour la Mauritanie), ils n’ont pourtant pas réussi à mettre en place des projets de développement internes structurants (ni, a fortiori, des projets communs), à même d’offrir du travail et des revenus à des populations jeunes qui n’aspirent qu’à sortir de leur marginalisation économique, de leur stigmatisation sociale et de leur exclusion politique. Vous trouverez davantage d'informations dans la déclaration sur la protection des données. Quoiqu’il ait usé et abusé des sanctions et de l’exterritorialité du droit américain à l’encontre des puissances rivales, le président Trump a pris la mesure des dégâts causés à l’économie de son pays par son expansion même. Désactiver cette option nous empêchera de mesurer l’audience, de faire des statistiques et d’améliorer la qualité de nos services. I- Pillage des ressources et conflits en Afrique : un duo infernal La responsabilité des Puissances étrangères dans les conflits en Afrique est plus quâévidente. Contact De telles interventions ont permis à certaines des grandes puissances de s’assurer une place en Afrique et d’asseoir sur une base pérenne leur présence, quitte à se livrer des guerres sanglantes par milices et autres factions autochtones interposées. Ainsi du dernier sommet en date – l’UK Africa Investment Summit –du 21 janvier 2020qui « a jeté les bases d’un nouveau partenariat entre le Royaume-Uni et les États africains, reposant sur le commerce, l’investissement, le partage des valeurs et l’intérêt mutuel» [9] (déclaration finale), dont il était attendu que des contrats commerciaux soient signés pour un montant de 6 milliards de livres. Ces tensions n’épuiseront peut-être pas la panoplie des moyens internes de les contrer (surtout qu’il y fait usage d’un armement importé de haute technologie) mais elles ont déjà donné lieu à des interventions étrangères comme ce fut le cas en Somalie dans les années 1990 et comme c’est le cas en Lybie et au Mali plus récemment. Comme l’écrit à ce sujet Ahmed Bambara [4] dans le quotidien burkinabé Aujourd’hui au Faso, « La parité de l’Eco reste garantie par la France qui demeure l’assureur tout risque de ses ex pré-carrés », ce qui donnerait à la réforme monétaire envisagée un caractère nominal se traduisant par un simple changement de nom de la monnaie africaine. Editorial du 21 Mai 2020. Jusque-là présentés comme promouvant un mécanisme de solidarité unique au monde, ces accords prévoyaient que, en contrepartie de la garantie offerte par le Trésor français, les pays membres de la BCEAO et de la BEAC(respectivement Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest et Banque Centrale des Etats de l’Afrique Centrale)ont l’obligation de déposer 50% de leurs réserves de change (65% avant 2005 et 2009 respectivement) auprès de la Banque de France ; laquelle est en outre représentée dans les instances dirigeantes des deux banques africaines où elle a évidemment un poids surdimensionné. Vaccin contre le Covid-19 : le pari de Pascal du gouvernement - par Ariel Beresniak, Julian Assange ou le procès de la liberté. Pire, tels des taureaux dans lâarène, ils ⦠Tandis que le commerce intra-zone qui justifierait de l’existence d’une monnaie unique est faible, les avantages que pouvaient en tirer les pays pris individuellement ou en groupe le sont aussi au regard des inconvénients résultant de tels accords si l’on en croit l’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla [5]. Il n’en va pas de même de la France qui a non seulement gardé une très forte présence culturelle dans les pays de sa sphère d’influence (y compris les anciennes colonies belges où le français était d’usage), mais y a développé dès leur indépendance des formes de sujétion économique si prégnantes qu’il est bien difficile aux pays qui y sont soumis de s’y soustraire. Par Marlène Panara Publié le 17/01/2020 à 13:15 | Le Point.fr Comme si combattre le mal par le mal pouvait constituer un remède, elles ont été à l’initiative dans les interventions étrangères en terre d’Afrique occasionnant à ce sujet une déstabilisation chronique. A la faveur de l’effondrement du bloc socialiste, elle a disséminé de très nombreuses bases militaires dans les pays d’Asie Centrale qui ont rejoint le club des puissances vassales pour contrer la Russie et l’Iran, pays décidément réfractaires à la pax americana. en relation L´onu, deux dimentions de ses affaires (travail scolaire) ... de diamants, de coltan et dâautres minéraux dans les conflits en Angola, dans les deux républiquesâ¦. Elle remonte au xve siècle et sâest accentuée tout au long de la première partie de la Guerre froide pour se confirmer à la fin des années 1990. Les tensions qui persistent dans tous ces pays sont de nature à perpétuer la présence des puissances tutélaires dont les intérêts sont en jeu au prix d’une déstabilisation régionale aux conséquences désastreuses sur les pays concernés. Mais les évènements de la dernière décennie ont en partie déplacé les enjeux vers l’Afrique… après bien sûr le pourtour de la Méditerranée, berceau de civilisations anciennes dont dérivent les trois religions monothéistes aujourd’hui en compétition dans les sphères publiques et privées, pour ajouter aux déterminations géopolitiques et géostratégiques de la situation des déterminations idéologiques. En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation, de la part de RT France et de tiers, de cookies et autres traceurs à des fins de mesure d'audience, partage avec les réseaux sociaux, personnalisation des contenus, profilage et publicité ciblée. A cela s’ajoute une incertitude politique de taille : la maladie, déclarée ou tue, du monarque et du président, qui gèle jusqu’aux affaires courantes dans les deux pays, réduits à s’affronter à coups de communiqués de leurs ministères des affaires étrangères. Le styliste d'origine camerounaise s'est fait une place dans le monde fermé de la haute couture. On peut croire que lâinfluence des puissances étrangères au. Elle découvre avec étonnement que les mêmes puissances que par le passé (soit la Russie et la Chine) lui contestent sa suprématie, l’une sur le terrain militaire, l’autre sur le terrain commercial ; les deux sur le terrain politique et moral en ce qu’elles prônent le multilatéralisme contre l’unilatéralisme de la première quitte à s’accommoder ouvertement (quand l’Amérique et l’UE soutiennent en sourdine des régimes du même acabit) de gouvernements autoritaires ou dictatoriaux dans les rangs de leurs alliés. Elon Musk, le patron de Tesla, est désormais l'homme le plus riche du monde, «Nous ne serons pas réduits au silence»: après son blocage par Twitter, Trump promet d'autres pistes, Confinement : l'attestation officielle de déplacement pas obligatoire, selon le Conseil d'Etat, «Plus grand ennemi» : Kim Jong-un appelle à «subvertir» les Etats-Unis, Blocage du compte de Trump: le président mexicain dénonce la «toute-puissance» du patron de Facebook, Les Gilets jaunes se retrouvent à Lyon pour leur première manifestation de 2021, L’Espagne sous la neige : une tempête sans précédent frappe le pays. Lâécrivain sénégalais, Boubacar Boris Diop sâexprime ainsi sur l'influence des puissances étrangères dans les violences intercommunautaires en Afrique. 1. La mécanique statique des acteurs de maintien de paix Chapitre 1. Au pire, ces dernières trouveront toujours, quoique sur le fil du rasoir, un terrain d’entente implicite pour faire de l’Afrique le nouvel eldorado pour leurs activités extractives tout en en faisant aussi le terrain de jeu de leurs rivalités politico-idéologiques ou le champ de manœuvre de leurs essais militaires. Des considérations de politique intérieure, conjuguées à l’affaiblissement de sa puissance, ont amené le Royaume-Uni à se contenter du format plutôt lâche du Commonwealth dans ses relations avec les pays africains anciennement colonisés. Vous ne recevrez pas moins de publicités, mais des publicités ne correspondant pas nécessairement à vos centres d’intérêt. Lintégrisme religieux sest substitué dans certains États au nationalisme ou au socialisme comme projet de sociétés. La question du lien causal entre ressources naturelles et conflits est un grand classique. Cette sujétion transparaît nettement dans les relations monétaires entre l’ancienne métropole et les pays de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale: liés à l’ancienne puissance coloniale par des accords à la base de leur monnaie commune – le franc CFA indexé au franc français, puis à l’euro – ils peinent à sortir des accords susmentionnés tant en raison de la faiblesse de leurs économies qu’en raison des obstacles élevés par la France devant leurs timides initiatives. [8] C’est en particulier le cas au Maroc. Pour paramétrer l’utilisation des cookies veuillez accéder dans la rubrique, Vers la création d'unités d'élite nationale composées de CRS, Gérald Darmanin suspend un commissaire de police après l'envoi d'une carte de vœux polémique, #PasMaRenaissance : une téléréalité sur l'obésité s'attire les foudres des anti-grossophobie, Le pape exhorte à se faire vacciner et va lui-même le faire «la semaine prochaine», Twitter censure un message de Khamenei hostile aux vaccins occidentaux contre le Covid-19, Après l'épisode du Capitole, l'UE évoque de nouveaux efforts contre les infox et théories du complot. Les pays du Maghreb, qui ont tout pour former un continuum sociopolitique, ont tout fait pour s’y soustraire. Mais, tandis que le libéralisme économique a commencé à produire des effets pervers sur leurs propres systèmes productifs, ils en viennent à les défendre par d’autres lois que les lois supposément immanentes de l’économie qu’ils promeuvent dans leur philosophie morale : exterritorialité du droit américain et sanctions de toutes natures contre les gouvernements et les personnalités de pays tiers viennent au secours d’une politique culturelle en perte d’influence et d’un système de valeurs en perte de repères. Dans ces conditions, le socle social de leur régime respectif s’érode à vue d’œil, l’un (l’Algérie) tentant par tous les moyens [6] de s’adosser au souvenir de la guerre de libération nationale (devenu un vecteur anthropologique de par la force de son message), l’autre (le Maroc) tentant de faire de la marche verte initiée par le roi Hassan 2 pour revendiquer la marocanité du Sahara Occidental [7],le même statut que la guerre de libération de l’Algérie. Leur projet de changement de la monnaie (du franc CFA à l’éco dans le cas des pays de l’Afrique de l’ouest)reste pour l’heure un vœu pieux en dépit des dispositions nouvellement affichées par le président français relativement à cette question.