Incapable de manœuvrer, le radeau est amarré à quatre canots et une des chaloupes. La composition dramatique des tableaux de Géricault, avec ses contrastes de ton marqués et ses mouvements hors du commun, pousse Delacroix à oser s'essayer à des formats de grande taille. L'artiste peint avec de petits pinceaux et des huiles visqueuses, ce qui lui laisse peu de temps pour modifier son travail ; la peinture est sèche le lendemain matin. Un radeau est chargé lourdement, la Méduse flotte à nouveau mais des avaries surviennent. De plus, l'auteur note que le sauvetage se déroule un matin ensoleillé, avec une mer calme : Géricault choisit cependant de peindre le radeau en pleine tempête, avec un ciel noir et une mer démontée, sans doute pour renforcer le caractère dramatique de la scène[23]. En juin 1816, la frégate Méduse s'embarque avec trois autres navires, mettant le cap sur le port sénégalais de Saint-Louis qui avait été donné aux Français par les Britanniques en signe de bonne foi au roi rétabli, Louis XVIII. Il conserve chaque couleur séparément, à l'écart des autres : sa palette comporte du vermillon, du blanc, du jaune de Naples, quatre ocres différents (deux jaunes et deux rouges), deux terres de Sienne (une pure et une brûlée), un rose foncé, du carmin, du bleu de Prusse, du gris-noir obtenu avec des noyaux de pêche brûlés, du noir d'ivoire et du bitume de Judée pour apprêter la toile[23]. Les peintres Pierre-Désiré Guillemet et Étienne-Antoine-Eugène Ronjat sont chargés de l'exécution de cette copie, conservée aujourd'hui au musée de Picardie à Amiens, à qui elle fut attribuée lors de son ouverture en 1867[73]. En outre, son voyage en Angleterre, durant lequel il rencontre d'autres artistes, est l'occasion pour lui d'étudier divers éléments du paysage marin lors de la traversée de la Manche[24],[25]. Astérix bien sûr . Géricault peint comme héros central un homme noir. Son élève le plus dévoué, Girodet, un classique raffiné et cultivé, produit des œuvres sans aucune chaleur. Le dessinateur Fred, dans Le Naufragé du « A » (1972), fait lui aussi référence au tableau[95], tout comme les auteurs de la série De cape et de crocs, dans le tome 8, ou André Chéret dans un album de Rahan. »[51],[75]. Le bateau est commandé par un homme du nouveau régime, Chaumareys, autoritaire et incompétent, qui commet des erreurs de navigation lors de l'escale à Madère. 600 exemplaires d'un ouvrage avec les principales toiles de l'exposition et un texte relatant l'histoire imaginaire d'un de ses ancêtres qui aurait fait partie des survivants du radeau de La Méduse ont été édités. On y envoie un nouveau gouverneur, sa famille, des fonctionnaires, des soldats, du matériel et des finances. Au bout de treize jours, le 17 juillet 1816, le radeau est repéré par le brick L'Argus, alors qu'aucun effort particulier n'était entrepris pour le retrouver[12]. Comme l'exprime un des survivants, « nous passâmes de l'euphorie à une grande déception, à de profonds tourments »[27]. Après avoir pris la décision de réaliser le tableau, il entreprend des recherches approfondies avant de commencer la peinture. ... L’air, découpé en lanières d’ombre et de lumière, lui paraissait de plomb. Dix-sept marins restent à bord de la frégate afin de tenter de la ramener à bon port. La situation se dégrade alors rapidement : les naufragés, pétris de peur, se disputent et font tomber leurs barriques d'eau douce dans l'océan, se reportant sur les barriques de vin pour étancher leur soif. C'est pourquoi Géricault y peint trois figures d'hommes noirs (pour lesquels un seul modèle a posé prénommé Joseph), alors qu'il n'y en aurait eu qu'un seul parmi les rescapés en plus d'une cantinière jetée à l'eau le 13 juillet en compagnie d'autres blessés. Pour Jules Michelet, « c'est la société tout entière qui se trouve sur le Radeau de La Méduse »[20]. Voici comment Vercors présente ce roman de 1969 au journaliste Gilles Plazy : " Dans Le Radeau de la Méduse , un jeune poète qui s'est voulu rebelle dans sa violence contre la soumission et le mensonge bourgeois, mais qui, avec l'âge adulte, malgré ses efforts pour demeurer un poète maudit, s'embourgeoise, se soumet et se ment à lui-même en se refusant à en convenir" C'est une huile sur toile qui mesure 490x720 cm. De retour en France, il s'intéresse et peint un événement historique et politique d'actualité. Peintre de paysages marins, ce dernier est manifestement inspiré par les premières œuvres de Turner, avant d'évoluer vers l'impressionnisme à la fin de sa carrière[87]. Il concevait ses personnages et ses foules comme des types humains, soumis à la domination de la figure symbolique de la Liberté républicaine, qui est l'une de ses inventions formelles les plus brillantes »[76]. Son commandement fut confié à un officier d’Ancien Régime qui n’avait pas navigué depuis plus de vingt ans, et qui ne parvint pas à éviter son échouage sur un banc de sable. Lors de voyages effectués dans sa jeunesse, Géricault est déjà confronté à la vue de déments ou de pestiférés. L'inexpérience, les états de services sous l'ancien régime du commandant créent un climat de suspicion et de haine. Elle y côtoie 26 autres œuvres pour la plupart liées aux courants néoclassique et romantique, dont trois tableaux de Théodore Chassériau, quatre tableaux d'Antoine-Jean Gros, un portrait de Jeanne d'Arc en armure réalisé par Ingres, et surtout huit tableaux d'Eugène Delacroix, le grand ami de Géricault – dont Scènes des massacres de Scio, La Mort de Sardanapale et La Liberté guidant le peuple[1]. Cet incident est source d'embarras pour la monarchie nouvellement restaurée[14] : l'incompétence manifeste du commandant de Chaumareys ne révèle que trop bien le fait que sa nomination est due à ses relations avec le pouvoir[3],[15],[16]. À nouveau, comme Géricault et Turner, Homer fait d'un homme noir le personnage central de la scène, même s'il est le seul occupant du rafiot. Cette influence est non seulement sensible dans le choix d'un grand format, mais aussi dans sa volonté de représenter les gens ordinaires, les événements politiques actuels et les lieux existants avec toute l'épaisseur du quotidien[78]. Cependant, l'artiste s'est également pris de fascination pour cet événement, et réalise ainsi d'abondantes recherches préparatoires et plusieurs esquisses avant d'entamer la création du tableau. La frégate royale, la Méduse, partie de Rochefort pour coloniser le Sénégal, fait naufrage au large des côtes d’Afrique le 2 juillet 1816. Il s'agit du premier héros de la peinture occidentale sans nom et vu de dos[38]. La même année, Speedy Graphito présente une exposition sur le thème du Radeau de La Méduse, Le Radeau des Médusés. Gérard, portraitiste de renom durant l'Empire, se rallia à l'école des grandes fresques historiques, mais sans enthousiasme »[51]. Cependant, comme l'écrit le critique Hubert Wellington : « Alors que Géricault portait un intérêt particulier aux détails, au point de rechercher des rescapés afin de les prendre pour modèles, Delacroix trouvait sa composition plus vivante si on la comprenait comme un tout. Le radeau de la Méduse Histoire des arts L’histoire réelle du naufrage de la Méduse. Géricault cherche délibérément à provoquer la controverse, sur les plans politique et artistique. L’oeuvre maîtresse ‘Miss Chief’s Wet Dream’ (2018), de Kent Monkman, inspirée du ‘Radeau de la Méduse’ de Théodore Géricault (1818). Les corps peints composent une pyramide dont un Noir forme le sommet. Devenus fous, reclus et affamés, ils massacrèrent ceux qui comptaient se rebeller, mangèrent leurs compagnons décédés et tuèrent les plus faibles, « nous passâmes de l'euphorie à une grande déception, à de profonds tourments », « une dynamique diagonale et horizontale nous conduit des cadavres en bas à gauche de l’œuvre aux vivants dans le coin opposé », « il y a toujours quelque chose d'académique dans ces personnages, qui ne semblent pas avoir été suffisamment affaiblis par la faim et la soif, les maladies et la lutte pour la survie, « représentant d'une école au style grandiose, irrémédiablement associée à une cause perdue », « Le curieux mélange d'éléments classiques avec un regard réaliste, que David a imposé à la peinture, perd désormais sa force et son intérêt. Extrait du film d'Adrien Touboul avec Georges-Antoine Borias, 2 min 38 s. Extrait du film d'Adrien Touboul avec Georges-Antoine Borias, 11 min 38 s. Extrait du film d'Adrien Touboul avec Georges-Antoine Borias, 9 min 4. La composition picturale est essentiellement basée sur trois structures pyramidales. Toutefois, il s'agit ici d'une œuvre appartenant au courant réaliste et non romantique, notamment en raison du caractère stoïque et résigné du personnage central. HISTOIRE DES ARTS ETUDE DU RADEAU DE LA MEDUSE, THEODORE GERICAULT PREMIERE ETAPE: PRESENTER L’ŒUVRE Auteur : Théodore Géricault Titre : Le Radeau de la Méduse Nature / technique : tableau, huile sur toile (anecdote : le plomb dans la peinture oxyde la peinture, donc le tableau noircit et est en train de disparaître…) Date : 1818-1819 Le personnage du vieil homme au premier plan pourrait être une référence au comte Ugolin de la Divine Comédie de Dante Alighieri – une œuvre dont Géricault voit plusieurs représentations picturales –, et semble avoir été inspiré par un Ugolin issu d'un tableau d'Henry Fuseli (1741-1825), que l'artiste aurait pu voir imprimé. Les infortunés, sous les ordres de l'aspirant de première classe Jean-Daniel Coudein, ne disposent plus que d'un paquet de biscuits (tombées à l'eau, les 25 livres de biscuit ne forment plus qu'une pâte), consommé le premier jour, de deux barriques d'eau douce et de six barriques de vin[10]. Son titre initial, donné par Géricault lors de sa première présentation, est Scène d'un naufrage. Peint entre 1818 et 1819, Le Radeau de la Méduse – initialement intitulé Scène d’un naufrage – est l’histoire d’un scandale. Et pour cause, il n’avait pas navigué depuis plus de 20 ans !Théodore Géricault s’est rapidement saisi du sujet et a longuement étudié ce fait divers avant d’en dépeindre ce q… Un critique contemporain émet l'idée selon laquelle le nombre d’œuvres présentées et la taille de l'événement témoignent d'une grande ambition. En guise de récompense, Géricault obtient une commande sur le thème du Sacré-Cœur, qu'il offre secrètement à Eugène Delacroix, avec la rémunération ; néanmoins, il appose sa signature sur l’œuvre achevée[23]. Après s'être réconcilié avec sa tante, Géricault se rase le crâne et s'astreint à une discipline de vie monastique dans son atelier au Faubourg-du-Roule, de novembre 1818 à juin 1819[23]. Extrait du film d'Adrien Touboul avec Georges-Antoine Borias, 10 min 11 s. Jeanne Desto, Émilie Daniel et Christian Henry. Le Radeau de La Méduse se rattache à cette dernière école par l'utilisation des mêmes mouvements et d'un grand format. Le département de conservation des œuvres artistiques de l'université en entreprend immédiatement la restauration[72]. Dans sa jeunesse, Géricault est le peintre favori de Delacroix, bien qu'il admirât l’œuvre d’Antoine-Jean Gros toute sa vie[51]. Le 17 juin 1816, la frégate La Méduse appareille de l'île d'Aix, avec pour objectif de rétablir la domination coloniale française en Afrique de l'Ouest à partir du port sénégalais de Saint-Louis. Article sur l'œuvre de Connell dans ARTnews de l'été 1993. L’œuvre de Géricault soulève un paradoxe fréquent en art, à savoir celui de transformer un sujet repoussant en un tableau plein de force, et de réconcilier l'art et la réalité. Géricault a l'habitude de faire poser ses amis, et notamment Eugène Delacroix (1798-1863), qui servit de modèle au personnage situé au premier plan, le jeune homme du centre gisant sur le ventre[29],[30]. La pièce part d’un fait réel et se déroule en 1940 : de jeunes anglais âgés de neuf à douze ans, fuyant la guerre, ont embarqué pour le Canada à bord du Blitz. Il rencontre en effet deux des survivants de la catastrophe, construit un modèle réduit très détaillé de la structure du radeau, et se rend même dans des morgues et des hôpitaux afin de voir de ses propres yeux la couleur et la texture de la peau des mourants. Après treize jours, le radeau est repéré par le brick L'Argus, quinze rescapés restent à bord : pour leur survie ils ont pratiqué très vraisemblablement le cannibalisme, cinq mourront dans les jours qui suivent. Quelques années plus tôt, la pochette de leur album Rum, Sodomy, and the Lash (1985) était déjà un pastiche du tableau[96], tout comme celle du deuxième album du groupe de doom metal allemand Ahab, The Divinity of Oceans (2009). Le photographe Sergey Ponomarev (en) du New York Times remporte le prix 2016 Pulitzer de la photographie d'actualité pour sa photo d'une embarcation de migrants aux abords des côtes de l'île de Lesbos qui rappelle la toile de Théodore Géricault[94]. Jamar, quant à lui, pose nu pour le jeune homme mort au premier plan, sur le point de tomber à l'eau, et sert également de modèle à deux autres personnages[23]. L'influence du Radeau de La Méduse se fait sentir chez des artistes en dehors de France, notamment en Angleterre, où le public a pu voir l’œuvre exposée en 1820 à Londres, ainsi qu'aux États-Unis, où une copie à taille réelle est exposée dans de nombreuses villes de la côte Est[83],[84]. Ce document a été mis à jour le 21/09/2014 Géricault opte finalement pour l'instant, raconté par l'un des survivants, où les naufragés voient L'Argus approcher à l'horizon et tentent une première fois en vain de lui adresser un appel au secours. Les références au tableau sont encore plus nombreuses en bande dessinée. traduction de l'allemand Huguette et René ... lumière Laurence Magnée vidéo et effets spéciaux Sébastien Lemarchand composition musicale Clément Mirguet Il y reste deux ans et Albert Elsen, professeur d'histoire de l'art à l'université Stanford, voit quant à lui en Le Radeau de La Méduse et en Scènes des massacres de Scio une influence majeure du geste grandiose réalisé par Auguste Rodin dans son groupe de sculptures monumental La Porte de l'Enfer (1880-1917). Celle-ci est chargée d'acheminer le matériel administratif, l… L’œuvre de Géricault n'inspire guère les artistes au tournant du XXe siècle, mais a une influence sur de nombreux artistes contemporains, notamment à partir des années 1970. Tableau animé du Radeau de la Méduse . La copie est achetée par un ancien amiral, Uriah Philipps, qui la cède en 1862 à la New-York Historical Society, qui fait l'erreur de la cataloguer comme une œuvre de Gilbert Stuart. Dans une scène où le capitaine Haddock tombe à l'eau et remonte à la surface avec une méduse sur la tête, Tintin lui demande : « Vous voulez donc à tout prix que ce soit réellement Le Radeau de La Méduse ? En effet, le tableau de Géricault n'en comporte aucun, et ses personnages n'ont d'autre objectif que la survie. Géricault s’inspira du récit de deux rescapés de La Méduse, frégate de la marine royale partie en 1816 pour coloniser le Sénégal. Peinture sur toile, dimensions 7,16 par 4,91 m.- C'est beau mais c'est impressionnant en fait parce qu'on le voit pas exactement comme dans les livres. … modifier - modifier le code - modifier Wikidata. Cinq personnes meurent peu après leur arrivée à Saint-Louis du Sénégal, après avoir enduré la faim, la déshydratation, la folie et même l'anthropophagie. La ligne d'horizon séparant la mer du ciel est placée en hauteur et découpe au loin une mer calme alors que Géricault la rend très agitée autour du radeau, accentuant le côté dramatique de la scène. Au début de l'année 1818, il rencontre Savigny et Alexandre Corréard ; le récit de leur ressenti lors de l'expérience du naufrage influence grandement la tonalité du tableau final[21]. Son tableau le plus célèbre, La Neuvième Vague (1850), est toutefois très proche du Radeau de La Méduse[88], tant dans sa thématique que son exécution. Con muertos! L'élève de David, Antoine-Jean Gros, est comme lui le « représentant d'une école au style grandiose, irrémédiablement associée à une cause perdue »[48], mais, dans des œuvres majeures, il accorde autant d'importance à Napoléon qu'à des morts ou des mourants anonymes[27],[N 3]. Lorsque l'amarre avec les autres canots se brise ou est volontairement larguée, le commandant laisse les passagers du radeau livrés à leur sort. Les rayons qui percent la couche nuageuse donnent une lumière crépusculaire qui accentue le côté dramatique de la scène en éclairant les corps des cadavres. Le capitaine de la frégate, Duroy de Chaumareys, a émigré comme enseigne de vaisseau en 1792 et n'a pas exercé de commandement en mer depuis vingt-cinq ans ! Une critique émet même l'hypothèse que l'exposition du tableau à Londres, peu de temps après, est organisée en raison de l'éclosion d'un mouvement pour l'abolition de l'esclavage en Angleterre[62]. Plusieurs corps jonchent le radeau, au premier plan, sur le point de tomber à l'eau en raison des vagues. Le peintre touche l'équivalent de près de 20 000 francs (sa part sur le nombre d'entrées), soit beaucoup plus que ce qu'il aurait gagné si le gouvernement français avait fait l'acquisition du tableau[68]. Le Radeau de La Méduse est une peinture à l'huile sur toile, réalisée entre 1818 et 1819 par le peintre et lithographe romantique français Théodore Géricault (1791-1824). En outre, pour représenter l'océan, Géricault utilise un vert très sombre au lieu d'un bleu profond, ce qui aurait pu créer un contraste avec les couleurs du radeau et des personnages[45]. Cette allusion est mise en image par le réalisateur Alain Chabat dans le film Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002), lors du dernier naufrage des pirates[61]. L’œuvre continue à inspirer les artistes au XXIe siècle. Le titre évoque le mythe de Méduse et il fait aussi référence à la frégate La Méduse, qui s’est échouée en 1816 : des hommes embarqués sur un radeau pendant treize jours ont vécu la soif, la faim et on raconte qu’il y a eu des bagarres entraînant des noyades et même des cas de cannibalisme – c’est ce qui a inspiré le tableau de Géricault, On peut déceler l'influence du tableau dans La Barque de Dante (1822), ainsi que certaines œuvres plus tardives, telles que Le Naufrage de Don Juan (1840)[49]. Son Désastre en mer (entre 1833 et 1835) représente un incident similaire : un vaisseau anglais ayant coulé et des personnages mourants au premier plan de l’œuvre. Le maître lui-même vit ses dernières années, exilé à Bruxelles. Plus tard, ce dernier est déplacé au château de Chambord où il est conservé jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale[74]. Parmi les scènes qu'il pense choisir se trouvent notamment la mutinerie contre les officiers, survenue le deuxième jour passé sur le radeau ; les actes de cannibalisme, qui ne surviennent qu'après quelques jours ; et le sauvetage[27]. Il est logique de commencer par l'événement qui a servi d'inspiration à la pièce, car la connaissance du destin de Méduse est cruciale pour comprendre l'œuvre de Théodore Géricault. Dans L'Assommoir (1877), Émile Zola en fait mention, lorsque la noce se rend au musée du Louvre[N 6]. Il dessine et peint plusieurs esquisses alors qu'il choisit quel moment il souhaite représenter dans le tableau final[26]. de Jacques Bony), Introduction à l'édition anglaise du Journal d'Eugène Delacroix, parue sous le titre. En 1940, pour mettre des enfants à l'abri des bombardements, les Anglais organisent leur transport par bâteau vers les autres états du Commonwealth, le … Il concevait ses personnages et ses foules comme des types humains, soumis à la domination de la figure symbolique de la Liberté républicaine, qui est l'une de ses inventions formelles les plus brillantes », « la fresque historique la plus brillante et la plus grandiose qu'il lui ait été donné de voir », « Vous voulez donc à tout prix que ce soit réellement, « Non ce n'était pas le Radeau / De La Méduse ce bateau / Qu'on se le dise au fond des ports / Dise au fond des ports », Génie et folie : Le Radeau de La Méduse et les monomanes, Medusa, the shipwreck, the scandal, the masterpiece, Josef Adolf Schmoll genannt Eisenwerth, «. Le commandant de Chaumareys fut condamné à trois ans de prison militaire. La conception de l’œuvre est lente et difficile, car Géricault hésite même à choisir un moment emblématique du naufrage, qui rendrait au mieux l'intensité dramatique de l'événement. Son titre initial, donné par Géricault lors de sa première présentation, est Scène d'un naufrage. Dans des tableaux antérieurs, la situation de l'homme aurait traduit soit une espérance, soit un profond désespoir[90] ; désormais, elle traduit une « rage contenue »[89]. (« Authentique exploit ! Réfugié en Suisse, il poursuit son activité littéraire, écrit Le Radeau de la Méduse en 1942, avant de disparaître, trois ans plus tard, sans revoir son pays. En outre, l'influence de Jacques-Louis David est perceptible en premier lieu dans le choix d'une toile de très grande taille, mais aussi dans la tension sensible des corps des personnages, sur le modèle de la sculpture, et dans la manière de peindre un moment particulièrement crucial – la vision au loin du bateau approchant – avec hiératisme[44]. Selon l'historien de l'art Justin Wintle, « une dynamique diagonale et horizontale nous conduit des cadavres en bas à gauche de l’œuvre aux vivants dans le coin opposé »[32]. L'empathie envers les naufragés que véhicule le tableau fait que celui-ci est considéré comme un signe de ralliement à la cause anti-royaliste[1], à laquelle se rallient notamment deux survivants du radeau, Savigny et Corréard[21]. Cependant, ce sont les couleurs sombres qui dominent, en raison de l'usage de pigments bruns ; Géricault pense que ce choix permet de mieux suggérer le caractère tragique de la scène[24]. Durant ses recherches préparatoires pour Le Radeau de La Méduse, son ambition de vérité historique et de réalisme vire à l'obsession d'observer le phénomène de rigidité cadavérique[15]. Un critique remarque cependant que le tableau comporte plus de personnages qu'il ne devait y en avoir à bord du radeau au moment du sauvetage[23]. Avec des morts ! Parmi les études réalisées à l'hôpital Beaujon, Member’s Bulletin of The Napoleonic Society of America. Long de vingt mètres et large de sept, il menace d'être submergé lorsqu'il est pleinement chargé. Radeau de la Méduse, le [Théodore Géricault] , tableau réalisé en 1819 par Théodore Géricault et conservé au musée du Louvre. Le Radeau de La Méduse a également prêté son titre à un film d'Iradj Azimi sorti en 1998. Turner choisit également de placer au centre de la composition un personnage noir de peau, lui aussi en raison de ses opinions abolitionnistes, dans son tableau Le Négrier (1840)[83]. À l'issue de l'exposition, le jury du Salon lui décerne la médaille d'or mais ne va pas jusqu'à lui faire l'honneur de l'intégrer aux collections nationales du musée du Louvre. Le 17 juin 1816, la frégate " La Méduse " quitte Rochefort pour le Sénégal. En réalité, les rescapés lui avaient expliqué qu'ils protégeaient la peau de leurs pieds constamment immergés avec des bouts de tissu[42]. Huguette et René Radrizzani Génériques . Le maître lui-même vit ses dernières années, exilé à Bruxelles. Ce tableau, de très grande dimension (491 cm de hauteur et 716 cm de largeur), représente un épisode tragique de l'histoire de la marine coloniale française : le naufrage de la frégate Méduse. Dans son Radeau de La Méduse, Théodore Géricault (1791-1824) raconte de façon dramatique un fait divers qui impressionne beaucoup l’opinion publique en 1816, lorsque la frégate de la marine française, la Méduse, commandée par un capitaine incompétent, choisi parce que … Il remarque également qu'« il y a toujours quelque chose d'académique dans ces personnages, qui ne semblent pas avoir été suffisamment affaiblis par la faim et la soif, les maladies et la lutte pour la survie[45] ». En 1815, Louis XVIII se réinstalle sur le trône de France. En 1815, la Seconde Restauration de la Maison de Bourbon sur le trône de France sous l'égide de Louis XVIII, permet à la France de réaffirmer sa domination sur la colonie du Sénégal reprise à l'Empire colonial Britannique. L'évacuation est délicate : * les 233 passagers privilégiés, dont Chaumareys, Schmaltz et sa famille, embarquent sur six canots et chaloupes, dix-sept marins restent à bord de La Méduse, trois survivront ; * mais 149 marins et soldats doivent s'entasser sur le radeau long de 20 mètres et large de 7 mètres avec peu de vivres. Le peintre se retire ensuite à la campagne, où il s'évanouit de fatigue, et Le Radeau de La Méduse, n'ayant pas trouvé d'acquéreur, est roulé et entreposé dans le studio d'un ami[63]. 149 marins et soldats, dont une femme, s'entassent sur le radeau de fortune non prévu pour transporter des hommes. Elle connaît un succès critique bien plus important qu'à Paris[1], et est considérée comme la figure de proue d'une nouvelle tendance de la peinture française. De plus, il est improbable que Géricault ait vu le tableau[56],[57]. Ceux qui ne purent prendre place sur les chaloupes en nombre insuffisant durent construire un radeau pour 150 hommes, empor… Aujourd'hui, elle compte parmi les œuvres les plus admirées du romantisme français, et son influence est perceptible dans les créations de peintres tels que Joseph William Turner, Eugène Delacroix, Gustave Courbet ou encore Édouard Manet. Dans son journal, il écrit d'ailleurs ceci : « Géricault m'avait permis de contempler Le Radeau de La Méduse alors qu'il était encore en train d'y travailler. Certains y ont vu une critique de l'Empire Colonial Français conservateur et esclavagiste. Les autres bateaux se séparent, et certains parviennent jusqu'à l'île de Saint-Louis, tandis que d'autres accostent le long de la côte et perdent des membres de l'équipage en raison de la chaleur et du manque de nourriture. Goya réalise également une scène de catastrophe maritime, sobrement intitulée Naufrage, mais en dépit d'une atmosphère ressemblante, la composition et le style n'ont rien en commun avec Le Radeau de La Méduse. Georg Kaiser : Le Radeau de la Méduse, éditions Fourbis, 1996, trad. L'une d'entre elles suit le mât et son gréement, et conduit l’œil du spectateur vers une vague en passe de submerger le radeau, tandis que la seconde, qui suit les corps jonchant l'embarcation, mène vers la silhouette lointaine de l'Argus[20]. Comme quoi le pouvoir d’évocation du Radeau de la Méduse, peinte au XIXe siècle, n’en finit pas de se réactualiser à la lumière des enjeux écologiques actuels. Le radeau de la Medusa, coupe de bois gravure de la peinture originale de 1819 par Jean-Louis André Théodore Géricault, les chefs-d'œuvre de l'art français par Louis Viardot, publié par Gravoure Goupil et Cie, Paris, 1882, Gebbie & Co., Philadelphie, 1883 Selon les termes d'une critique, il représente « les espoirs déçus, la souffrance extrême, et l'instinct de survie basique qui outrepasse toutes les considérations morales et fait plonger l'homme civilisé dans la barbarie »[21]. Geneviève Defaux, façon moderne Radeau de la Méduse avec des Play-Mobil De nombreuses caricatures politiques, notamment dans Le Canard enchaîné et Le Figaro, reprennent la composition du tableau[61]. La plupart des naufragés seraient morts de faim ou se seraient jetés à l'eau de désespoir. Quatre ou cinq hommes meurent dans les jours qui suivent à bord de l'Argus. Il semblait s'exécuter lentement, alors qu'en réalité il peignait très rapidement, disposant chaque touche de peinture à sa place et n'ayant que rarement besoin d'effectuer des rectifications. Le Radeau de la Méduse. L'allusion semble ainsi suggérer le fait que ce vieil homme a commis le même crime[54]. Le Radeau de la Méduse est un tableau grandeur nature qui décrit un moment terrifiant et exaltant à la suite du naufrage de la frégate Méduse. Bien que fiévreux, il se rend très fréquemment sur la côte afin de voir des tempêtes balayer le littoral. Le Radeau de la Méduse, de Georg Kaiser Gymnase du Lycée Saint-Joseph (1) Culturebox / A Avignon "Le radeau de la méduse" selon Thomas Jolly. 1817. Plus de cent personnes naviguèrent pendant plusieurs jours sur un radeau de fortune et … Le peu de ce que j’ai encore pu voir de cette BD me fait bonne impression car j’y retrouve tout ce que j’avais rassemblé dans « La véridique histoire des naufragés de La Méduse » ( Actes Sud en 1991 ) puis repris dans mon ouvrages intitulé « Le naufrage de La Méduse – paroles de rescapés » (Editions Ancre de marine en 2006 et enrichi en 2016) . Financée par le fils naturel du peintre, Hippolyte-Georges Géricault, cette sculpture orne son tombeau au cimetière du Père Lachaise. Géricault fait également poser des modèles, réalise un dossier comportant de la documentation sur l’événement, copie des tableaux d'autres artistes s'approchant du même thème, et se rend au Havre pour y observer la mer et le ciel[23]. Un bateau visible au loin rappelle l'Argus, un brick qui accompagnait La Méduse et que Géricault avait représenté à l'arrière-plan[89]. Il symbolise plus généralement le mépris porté par l'aristocratie envers le peuple[61]. De même, leurs témoignages seraient proches de ce qui se passa sur le radeau de la Méduse en juillet 1817 ! Ce changement géopolitique majeur est officialisé par le traité de Paris. Ce tableau, de très grande dimension (491 cm de hauteur et 716 cm de largeur), représente un épisode tragique de l'histoire de la marine coloniale française : le naufrage de la frégate Méduse. Géricault réalise une esquisse de la composition finale sur la toile. En 1990, le groupe de folk rock irlandais The Pogues relate cet événement et la toile de Géricault dans la chanson The Wake of the Medusa sur l'album Hell's Ditch. Celui d’une catastrophe maritime survenue en 1816, qui provoqua la mort de 160 personnes, noyées au large de la Mauritanie après avoir embarqué sur la frégate Méduse.